Le Maroc a pris part à une formation technique régionale sur la mise en œuvre uniforme de la limite de 0,10 % de soufre dans la zone de contrôle des émissions (ECA SOx) en Méditerranée. Une participation qui s’inscrit dans la continuité des efforts nationaux pour renforcer le contrôle et la conformité environnementale dans le transport maritime.
Organisé le 24 septembre 2025 par le Regional Marine Pollution Emergency Response Centre for the Mediterranean Sea (REMPEC), le webinaire régional sur l’application effective de l’Annexe VI de la Convention MARPOL a réuni plus de 50 participants issus de 13 Parties contractantes à la Convention de Barcelone. Les représentants gouvernementaux, régulateurs maritimes et autorités environnementales y ont pris part, dont le Maroc, engagé dans la dynamique de réduction des émissions polluantes issues du transport maritime.
Une représentation marocaine active et intersectorielle
Les intervenants marocains — Abdellatif Herrar (Service de la marine marchande de Tanger), Hanane Atmane et Mustapha Chaye (Direction de la Marine marchande), Naoual Zoubair et Nezha Damnati Adib (Ministère de la Transition énergétique et du Développement durable), ainsi qu’Oumaima Bouksim (Ministère du Transport et de la Logistique) — ont pris part aux échanges techniques, illustrant la complémentarité entre les volets maritime, énergétique et environnemental du dispositif national de mise en œuvre de l’Annexe VI de MARPOL. Leur contribution a porté sur les mécanismes d’inspection, de suivi et de conformité environnementale dans les ports marocains.
Cette rencontre visait à renforcer les capacités nationales et régionales en matière d’application des normes environnementales maritimes, notamment la mise en œuvre de la limite de 0,10 % de soufre dans les carburants marins, applicable à compter du 1er mai 2025 dans la zone Med SOx ECA. Cette mesure, adoptée par le Marine Environment Protection Committee (MEPC 79) de l’Organisation maritime internationale (OMI) en décembre 2022, marque une étape déterminante dans la lutte contre la pollution en Méditerranée.
Des échanges techniques approfondis
Le rapport final du webinaire, préparé par le consultant Meindert Vink, détaille un programme intensif combinant présentations, démonstrations et exercices interactifs. Les participants ont été formés aux inspections de carburants marins, aux protocoles d’échantillonnage, à la détection de non-conformités et à la procédure FONAR en cas d’indisponibilité de fuel conforme.
Une session spécifique, animée par Henk Jan Spierenburg, a porté sur les systèmes d’épuration des gaz d’échappement (EGCS), leur certification, leur entretien et les contrôles à effectuer pour assurer la conformité au sein des zones ECA.
Des exercices pratiques ont permis de simuler des situations d’inspection portuaire : carburant non conforme, panne d’équipement de contrôle ou usage d’un mode non autorisé sur les systèmes de nettoyage des gaz. Ces ateliers ont consolidé les compétences techniques des inspecteurs et renforcé la coordination entre administrations nationales — un volet sur lequel la délégation marocaine a été particulièrement impliquée.
Un cadre d’action régional partagé
Le REMPEC, soutenu par le Mediterranean Trust Fund, a présenté un ensemble d’outils techniques et de documents d’orientation, dont le Guidance Document on the Consistent Implementation of the 0.10% Sulphur Limit under MARPOL Annex VI, désormais adopté par les pays méditerranéens. Ce texte sert de référence pour l’harmonisation des inspections et l’uniformisation des pratiques entre États riverains, dont le Maroc.
Dans ses remarques, le chef du Bureau du REMPEC, Ivan Sammut, a rappelé que la réussite du dispositif Med SOx ECA dépendait d’une ratification complète de l’Annexe VI par l’ensemble des États côtiers, et a salué la mobilisation des pays déjà engagés, dont le Maroc, dans la préparation technique et réglementaire.
Une Méditerranée plus propre
Le rapport souligne que la Méditerranée est désormais l’une des zones les plus avancées en matière de transition vers une navigation plus propre. La participation active du Maroc confirme la convergence de ses politiques maritimes et environnementales vers les objectifs de décarbonation du secteur.
Les conclusions du webinaire insistent sur la nécessité d’une coopération régionale renforcée pour garantir une application cohérente des nouvelles normes de l’Annexe VI. Elles appellent également à une meilleure coordination entre autorités portuaires, organismes environnementaux et acteurs du transport maritime, afin d’assurer un suivi rigoureux du respect des limites d’émission dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Le partage d’expériences et de bonnes pratiques techniques a été identifié comme un levier essentiel pour consolider la transition vers une navigation plus propre et plus responsable.
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