Le financier belge Albert Frère a interrompu la semaine dernière ses discussions avec l'armateur marseillais CMA CGM, faute d'un accord sur ses droits en tant que futur nouvel actionnaire du groupe, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
"Albert Frère a décidé d'arrêter les frais pour des raisons simples: Albert Frère et CMA CGM ont eu des discussions sur un certain nombre de principes portant notamment sur les droits minoritaires et lorsqu'il a fallu les marquer sur le papier, la partie CMA CGM s'est rétractée", a expliqué à l'AFP cette source, confirmant une information des Echos.
"C'est la même histoire qu'avec les investisseurs précédents, Qatari Holdings ou avant Goldman Sachs", a-t-il commenté.
Une autre source proche du dossier a également indiqué que les discussions étaient "suspendues" sans plus de précision.
Ces sources n'étaient toutefois pas en mesure de dire si les négociations étaient définitivement rompues. La seconde source a néanmoins estimé que le dossier avait peu de chance d'évoluer avant la fin du mois d'août.
Interrogé, un porte-parole de l'armateur a déclaré que le groupe poursuivait des discussions "avec plusieurs investisseurs dans la perspective de trouver rapidement un accord", mais a refusé de dévoiler le nom de ces investisseurs.
Le 30 juillet, une source syndicale de CMA CGM avait affirmé que le groupe, numéro 3 mondial du transport de conteneurs, était en négociations exclusives avec Albert Frère qui, associé au Fonds stratégique d'investissement (FSI), prendrait 30% de son capital en échange d'un investissement de 500 millions de dollars.
Le FSI, dont l'investissement devait atteindre 200 millions de dollars, n'a pas souhaité faire de commentaire.
L'armateur avait déjà rompu, à la mi-juillet, des discussions avec le fonds d'investissement Qatari Holdings, au motif que celui-ci avait posé des conditions "trop dures".
Les fonds Butler Capital, ancien actionnaire de la compagnie maritime marseillaise SNCM, et Colony Capital, ainsi que le groupe Louis Dreyfus Armateurs, ont aussi été sur les rangs pour recapitaliser le groupe.
"CMA CGM est une belle entreprise française mais il n'est pas sûr que ce jeu-là ne soit pas dangereux", a commenté la première source proche du dossier.
CMA CGM, qui exploite près de 400 navires et emploie plus de 16.000 personnes dans le monde, dont 4.000 en France, a été touché de plein fouet par la crise économique, mais la reprise du commerce mondial lui a permis de renouer avec les bénéfices au premier trimestre.
Le groupe fondé par Jacques Saadé s'attend pour 2010 à un résultat brut d'exploitation de 1,8 milliard de dollars, contre une perte de 667 millions en 2009.
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