Quand je lis le travail de Peter Drucker dans « l’équilibre entre les besoins des knowledge workers et ceux des organisations », Je comprends un peu mieux pourquoi le maritime au Maroc tarde à démarrer et quand il démarre, c’est un démarrage de courte durée.
En effet, le management nous donne des outils élémentaires visant à faire avancer les choses dans le bon sens.
L’évolution est là, nous avons tous un choix de la subir ou bien de la gérer en essayant de la suivre convenablement.
La bonne gouvernance est un facteur essentiel dans la gestion de l’évolution.
Les points essentiels en maritime au Maroc qui sont négligés, et que cette négligence coûte trop cher au secteur :
Insouciance de bien étudier le rapport Poste du décideur avec son profil, car on suppose qu’on a plus besoin de personnes qui accompagnent une politique que de personnes compétentes qui pourraient freiner une stratégie risquée;
L’utilisation des tableaux de bord d’aide à la décision est souvent remplacée par le recours à des tableaux de statistiques qui ne donnent que des informations et des chiffres. Or un tableau de bord est devenu essentiel dans le management ; car c’est grâce à cet outil que beaucoup de décisions sont prises surtout celles concernant des investissements ;
Beaucoup de décisions sont prise sans tenir compte de l’environnement surtout professionnel ; et après on se permet de justifier l’échec par des facteurs extérieurs voire imprévus ;
Les points qui peuvent être recommandés en référence à la méthode de Peter Drucker:
Avant chaque décision, il faut souligner les points forts et les points faibles. Ces points devront être sauvegardés pour une analyse profonde une fois la décision mise en œuvre pour faire en ressortir les écarts entre la façon de voir les choses et la réalité;
Chaque décision devra avoir un objectif clair, transparent, bien défini et partagé car le bon chef est celui qui valide d’abord les bonnes décisions avec ces collaborateurs ;
Chaque personne présente sa propre compétence-clé, sa propre manière de faire les choses, sa propre valeur des qualités et des défauts. C’est pourquoi pour bien bénéficier des potentialités d’un individu, il est important qu’on cherche de manière efficace à comprendre ce que recouvrent ces trois éléments chez chaque collaborateur afin d'en tirer le meilleur parti ;
Le manager mal compris devrait changer sa façon d’exposer les choses et de communication avec les autres,
Après chaque période, il faudrait faire une confrontation entre les actions menées et les résultats obtenus notamment en termes de valeurs ajoutées.
Atteindre un objectif est plus facile en suivant les propositions de Peter Drucker, à savoir :
De ne pas projeter de résultats à plus de 18 mois, les imprévus étant trop nombreux ;
De se fixer des résultats raisonnables, c'est-à-dire atteignables à priori ;
De se fixer des résultats qui ont du sens, c'est-à-dire qui feront la différence ;
Les résultats doivent être visibles et, si possible, mesurables ;
De mettre en place un plan d'action : Que dois-je faire ? Où et comment démarrer ? Avec quels objectifs ? Avec quels délais ?;
La question qui se pose donc : qui empêche de faire tout cela et révolutionner le maritime au Maroc ?
La réponse est une question :
Est-ce qu’on veut vraiment faire du Maroc un pays à vocation maritime ?
La raison dirait Oui, vu notre histoire, notre culture et même notre géographie ; la réponse serait positive en considérant le nombre de poste de travail et le développement économique que cette activité pourrait nous procurer.
Mais la décision est elle toujours sur la même longueur d’onde que la raison ? ,
Les intérêts généraux sont ils toujours prioritaires dans les prises de décisions concernant le maritime au Maroc?
D’un autre point de vue, si nous considérons le maritime comme une chaîne, je citerai quatre maillons essentiels:
Le navire donc la flotte marchande ; la marchandise et toute la logistique liée à cette dernière ; le port et toutes ses infrastructures et sa communauté et surtout la réglementation qui gère tous ces maillons de la chaîne maritime (notre dahir date du début du siècle précédent).
La gouvernance avait opté pour une politique de maillons, non celle d’une chaîne. Ceci a eu pour conséquence d'affaiblir à chaque fois la chaîne maritime du Maroc.
Ne dit on pas que la force d’une chaîne est celle de son maillon faible ?!!!!
Il est temps pour notre pays de mettre en place une vraie politique intégrant une forte vision de la chaîne maritime pour renforcer ce secteur qui constitue un pilier incontournable pour le développement de notre économie nationale.
Ahmed LOUKILI
C.L.C « Capitaine au Long Cours »
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